Édition du mardi 16 juin 2009
Pauvreté et l'exclusion sociale dans les zones rurales: quatre facteurs de risques interagissent entre eux pour former des «cercles vicieux», selon une étude européenne
La Commission européenne a rendu publique, dans le cadre de la conférence «Combattre la pauvreté et lexclusion sociale dans les zones rurales» qui se tenait la semaine dernière à Budapest (Hongrie), une étude sur la pauvreté rurale, où elle définit quatre facteurs de risques: la démographie, léloignement, léducation et le marché du travail.
Selon cette enquête, réalisée sur la base des données démographiques de 14 pays de lUnion européenne, dont la France, auxquelles s'ajoutent celles de la Norvège, ces quatre facteurs de risques interagissent entre eux pour former des «cercles vicieux».
Par exemple, le «cercle de léloignement» trouve son origine dans «le manque dinfrastructures qui, en affectant la performance économique de la région, encourage lémigration et, par conséquent, se répercute sur la situation démographique, tout en constituant un obstacle ultérieur au développement des infrastructures», expliquent les auteurs de lenquête.
Ainsi dans ces zones, le taux demploi des hommes, des femmes et des travailleurs âgés a baissé sur la période 2000-2005, tandis quil a augmenté pour les mêmes catégories de personnes vivant en ville.
A noter que, selon létude, la «question de la disparité des sexes est particulièrement significative». Les femmes connaissent notamment des problèmes dabsence totale demploi à la campagne.
Dans ces conditions, la seule possibilité de gravir léchelle sociale pour les jeunes issus des familles pauvres en milieu rural est l'exode. Un choix individuel logique qui conduit au vieillissement de la population et à son appauvrissement, démontrent les auteurs.
Lenquête, qui se doit aussi de contribuer à la «construction dune stratégie communautaire spécifique pour linclusion sociale dans les zones rurales», propose donc de concevoir des mesures politiques cherchant à résoudre les problèmes déloignement géographique ainsi que des mesures dinclusion sociale.
Alors que de nombreux pays font le choix de politiques actives, le texte rappelle que les ruraux recourent moins aux prestations sociales que les urbains. Plus attachés à des valeurs d'indépendance et d'autosuffisance, ils craignent le manque d'anonymat lorsqu'il s'agit d'encaisser leurs prestations et donc également les risques de stigmatisation sociale. Pour y remédier, létude conseille aux pays de mieux faire connaître leurs politiques sociales dans ces zones et de décentraliser leurs organisations institutionnelles.
Enfin, pour améliorer le taux de croissance dans les zones rurales, létude prône un mode daction action éprouvé: linstruction et la formation, notamment professionnelle.
Pour télécharger la synthèse de létude, voir lien ci-dessous (PDF, 158 Ko).
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